Tuerie dans une école amish en Pennsylvanie

Un homme armé, présenté comme un père de famille tranquille, a tué de sang-froid d'une balle dans la tête, lundi 2 octobre, au moins trois enfants et en a blessé huit dans une paisible école amish de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, avant de se donner la mort à l'arrivée de la police. Le carnage s'est produit en fin de matinée. Plusieurs blessées, toutes des filles, étaient dans un état critique lundi soir.

"Cela tiendra du miracle s'il n'y a pas d'autres vies perdues", a déclaré Jeffrey Miller, le porte-parole de la police de l'Etat de Pennsylvanie lors d'une conférence de presse. Les huit blessées sont victimes "de blessures multiples, parfois à la tête", a-t-il expliqué. Le bilan et les identifications sont difficiles à établir, a expliqué la police, en raison notamment de la nature de la communauté amish, très repliée sur elle-même. Deux fillettes et une adolescente, qui faisait fonction d'assistante scolaire, sont mortes dans l'école. Un médecin légiste a indiqué qu'une des blessées était morte à l'hôpital, mais cette information n'a pas été confirmée par la police.


"IL ÉTAIT EN COLÈRE CONTRE DIEU"
Le président américain, George W. Bush, s'est dit "profondément attristé et inquiet" après cette fusillade.

Le tueur présumé, Charles Roberts, 32 ans, habitait la région sans appartenir à la communauté amish. Chauffeur-routier travaillant pour une laiterie, il était marié et père de trois enfants. "Il était en colère, en colère contre Dieu, c'est tout ce que nous savons", a déclaré M. Miller.

Son histoire pourrait être associée à celle de la perte d'un enfant, a suggéré le policier tout en indiquant que l'enquête n'avait pas déterminé encore les faits. Armé de nombreuses munitions et de quoi "tenir un long siège", le tueur est entré dans l'école "avec l'intention de ne pas en sortir vivant", a encore déclaré le policier. Il a montré une terrible détermination dans ses actes tuant "à bout portant, dans le style d'une exécution", a-t-il ajouté.

L'école de West Nickel Mines est située en pleine campagne, à la sortie du village de Nickel Mines, à environ quatre-vingt-dix kilomètres à l'ouest de Philadelphie.


Armé d'un pistolet automatique et d'un fusil de chasse, Charles Roberts, a fait irruption dans l'école amish après avoir déposé ses propres enfants à un arrêt de bus scolaire vers 8 h 45 locales (14 h 45, heure de Paris). Quand il est arrivé, l'école comptait seize garçons et une dizaine de filles, âgés de 6 à 13 ans, rassemblés dans une seule classe.


DES FILLETTES EXÉCUTÉES


Il a relâché tous les garçons, une assistante scolaire enceinte et trois femmes qui se trouvaient dans l'école avec de jeunes enfants. Il s'est barricadé dans l'établissement. Il a ensuite aligné les fillettes devant le tableau, leur a ligoté les pieds avant de procéder aux exécutions.

Il n'y avait pas de téléphone dans l'école. Une institutrice a finalement réussi à donner l'alerte vers 10 h 30 à partir d'une maison voisine. La police, arrivée sur les lieux, a vainement tenté de parlementer avec le preneur d'otages. Vers 11 heures, l'homme a apparemment appelé son épouse avec un téléphone portable pour lui dire qu'il allait se venger d'une affaire remontant à vingt ans. Peu après, les premiers coups de feu ont résonné dans la salle de classe, forçant la police à intervenir.

Répartis sur trois Etats américains, les Amish sont des descendants de chrétiens suisses-allemands. Ils sont peu nombreux, cent quatre-vingt mille, dont cinquante mille en Pennsylvanie. Les Amish "sont des gens qui vivent simplement, qui travaillent dans des fermes, utilisent des chevaux pour se déplacer, ont des vêtements simples. Ils vivent dans un monde séparé, ont leur propres écoles", a indiqué Jack Lewis, un policier de l'Etat.

Il s'agit du troisième incident mortel survenu dans un établissement scolaire en une semaine aux Etats-Unis.