Trop de discriminations dans l’UE

BRUXELLES Conscients que les discriminations sont nombreuses au sein de l'Union européenne, les citoyens se disent prêts à communiquer, anonymement, lors d'un recensement, des informations personnelles sensibles telles que leur origine ethnique, dans le but de combattre ces inégalités.

Ainsi, près de 75 % des personnes interrogées sont prêtes à fournir des informations concernant leur origine ethnique, 74 % acceptent de dévoiler leurs convictions religieuses, 71 % leur situation de santé (un handicap, par exemple) et 65 % leur orientation sexuelle.

La perception des discriminations est particulièrement marquée. En tête des motifs, c'est l'origine ethnique qui apparaît (64 %), devant le handicap (53 %), l'orientation sex-uelle (50 %), l'âge (46 %), les religions et croyances (44 %). Le sexe demeure également un facteur important pour 40 % des sondés. Pour 79 % des personnes interrogées, être handicapé est même un sérieux désavantage. Presque autant qu'être Rom (77 %) ou âgé de plus de 50 ans (69 %). L'origine ethnique (62 %) et l'homosexualité (54 %) sont également considérés comme des handicaps. Alors qu'être une femme est un désavantage pour 33 % des Européens, être un homme ne l'est que pour 4 %. Au contraire, 49 % des sondés pensent qu'être un homme est même un avantage certain.


Plus difficile pour les femmes et les étrangers


Pour combattre ces discriminations, 91 % des personnes interrogées estiment qu'il est important d'investir de l'argent pour éliminer les obstacles physiques dont sont victimes les personnes handicapées. On observe également que l'orientation sexuelle est une réelle difficulté sur le lieu de travail (68 %), tandis que la charge de famille est une barrière à l'accès aux positions dirigeantes pour les femmes (68 %).

Au niveau des croyances, 54 % estiment également que le port de signes religieux sur le lieu de travail est acceptable, tandis que 44 % jugent l'accès aux night-clubs nettement plus compliqué pour les personnes dont l'origine ethnique est différente de celle du reste de la population.

Les discriminations raciales semblent en effet toujours fortement ancrées puisque 65 % des sondés seulement estiment que les personnes d'origine ethnique étrangère sont une richesse pour la culture de leur pays.