Recensement des élèves sans-papiers en France

L’Inspection d’Académie du Haut-Rhin demande aux directeurs d’écoles de signaler les élèves sans-papiers par téléphone ou mail, provoquant ainsi un tollé générale dans le corps enseignant. L’I.A. a envoyé l’après-midi même un second courrier électronique stipulant que le premier était une erreur. Par la suite des tentatives d’explications sont tombées : « C’est une grosse bourde, un grave dysfonctionnement d’un service particulier », assurant que la demande n’émanait « ni de l’inspecteur, ni du recteur, ni du préfet, ni du ministère de l’Education Nationale ». Mais l’Académie ne sait plus comment se tirer de ce mauvais pas car la levé des boucliers des instituteurs ne retombe pas.Ces derniers, qui restent toujours dubitatifs vis à vis de ces annonces, n’ont donc pas l’obligation de délation. Mais la chasse aux sans-papiers et aux immigrés est bien lancée par le Ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale, Brice Hortefeux, qui a présenté mardi 18 septembre son projet de loi houleux sur la « maîtrise de l’immigration » devant l’Assemblée Nationale. A priori, l’envie d’en finir donnerait de brillantes idées à certains, comme ce mail adressé 17 septembre par l’inspection d’académie du département du Haut-Rhin aux directeurs d’école… et leur enjoignant de recenser les élèves sans-papiers, et de faire remonter les informations recueillies dans la journée. Comme on pouvait s’y attendre, l’étrange directive a suscité une vive polémique auprès des intéressés (beau, de vouloir transformer des directeurs d’école en agents zélés devant traquer les enfants sans-papiers !). Quelques heures plus tard, nouveau mail de l’inspection académique faisant savoir que le précédent était une erreur (mais bien sûr !). Du côté du ministère de l’Education nationale, le ministre Xavier Darcos parlait de regrettable « maladresse », tandis que les syndicats ne cachaient pas leur indignation face à une dérive qui tendrait à transformer le corps enseignant en délateurs au service de la politique de chiffres de l’Etat en matière d’immigration. On en pense quoi à Culturefemme.com ? Sans pessimisme, personnellement, je parie que dans l’avenir, des « maladresses », on risque fort d’en voir d’autres.