Quand il va mal, Poutine consulte sa chienne ou le poète perse Omar Khayyam

Quand il se sent d'humeur maussade, le président russe Vladimir Poutine aime trouver conseil auprès de sa chienne Connie ou dans la lecture du poète et savant perse du XIe, Omar Khayyam. Interrogé jeudi pendant trois heures et demi devant des centaines de journalistes dans le grand auditorium du Kremlin, Vladimir Poutine a fait étalage de sa maîtrise habituelle, toute en décontraction et en ironie mesurée, se montrant enjôleur avec les femmes et égratignant les "mecs". "Je suis d'humeur combative !", a répondu le maître du Kremlin en réponse à une question sur son état d'esprit et sur ses moments de mauvaise humeur. "Etre de mauvaise humeur, cela m'arrive bien sûr comme à tout le monde. Quand cela arrive, je demande conseil à ma chienne Connie, elle me donne de très bons conseils", a indiqué M. Poutine en référence au labrador noir abondamment médiatisé par le Kremlin. Cette remarque a suscité des éclats de rire dans la salle du Kremlin avant que le président russe n'indique plus sérieusement que les textes du poète et savant perse Omar Khayyam l'aidaient à calmer ses sautes d'humeur. "Ma femme m'a récemment donné un bon livre, les poèmes de Omar Khayyam", poète, mathématicien et astronome qui a vécu au XIe siècle, a dit M. Poutine. "Il y a beaucoup de choses intéressantes là qui peuvent aider dans ces cas là. Je recommande" leur lecture, a-t-il conclu. Cet échange est typique de ces conférences de presse où les correspondants étrangers se concentrent sur les questions "sérieuses" d'actualité internationale alors que beaucoup de leurs collègues russes s'intéressent, des étoiles dans les yeux, à l'intimité du président. En réponse à une question sur sa capacité phénoménale à débiter les statistiques les plus ardues (jusqu'à la surface en hectares d'une garnison militaire), Vladimir Poutine a plaisanté en assurant, la main sur l'oreille, qu'il ne portait "aucun appareil" lui soufflant chiffres ou réponses. "Je travaille avec ces chiffres, non pas de conférence de presse en conférence de presse, mais tous les jours. Il n'y a là rien de spécial. C'est ce que je fais dans mon travail quotidien", a assuré le président. Interrogé sur l'émergence de femmes politiques de premier plan dans le monde entier, de Ségolène Royal à Hillary Clinton, M. Poutine a répondu qu'elles arrivaient au pouvoir "là où les mecs se débinent". "Les mecs se débinent, ils ne veulent pas travailler", a-t-il plaisanté avant de se reprendre et d'estimer que la participation des femmes dans la vie politique était le "signe d'une société mûre".