Proche-orient l’accord entre Fatah et Hamas

Au lendemain de la signature de l'accord entre Hamas et Fatah pour un gouvernement d'union nationale palestinien, la communauté internationale s'est plutôt montrée vendredi 9 février prudente et réservée. La France a de son côté salué l'accord et appelé la communauté internationale à soutenir la formation du nouveau gouvernement d'union nationale.

Dans une déclaration, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a rendu hommage à "l'intervention décisive du Roi d'Arabie saoudite" pour faciliter l'aboutissement des négociations.

"L'inclusio n dans le programme de ce gouvernement du respect des résolutions internationales et des accords conclus par l'OLP constitue un pas dans la bonne direction vers la pleine adhésion aux demandes de la communauté internationale auxquelles nous sommes attachés, s'agissant en particulier de la reconnaissance d'Israël", écrit-il.

Dans ces conditions, Paris estime que la formation du nouveau gouvernement sur la base de ce programme "doit être encouragée et soutenue par la communauté internationale".


"Prudence optimiste" de Bruxelles

L'Union européenne restait quant à elle "prudemment optimiste". "Nous allons examiner tous les détails de cet accord d'une manière prudente", a dit Cristina Gallach, la porte-parole de Javier Solana, le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). "Nous sommes positivement prudents".

Toutefois, d'autres responsables de l'UE estiment qu'il est encore trop tôt pour lever l'embargo financier international qui pèse sur l'Autorité palestinienne jusqu'à ce que le nouveau gouvernement d'union nationale remplisse les conditions pour travailler avec l'Etat hébreu comme un partentaire pour la paix.


Embarras à Washington

A Washington, les réactions étaient plutôt embarrassées . L'accord de principe signé jeudi à La Mecque a en effet toutes les chances de compliquer les efforts de l'administration Bush pour relancer un processus de paix au Proche-Orient en léthargie.

Cet accord palestinien ne respecte pas entièrement les exigences de Washington et le président George W. Bush juge comme les premières étapes essentielles vers un accord entre Israël et les Palestiniens.

Les responsables américains se sont montrés peu diserts en public sur cet accord, mais ces mêmes responsables semblent perturbés par la perspective de la formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale qui ne renoncerait pas à la violence ou ne reconnaîtrait pas Israël.

"Nous allons devoir attendre", a dit le chef du service de presse de la Maison Blanche Tony Snow. "Pour l'heure, nous disposons d'informations préliminaires et nous n'avons aucune occasion d'examiner ce qui a été conclu là-bas".

Toutefois, les responsables américains réfutent toute idée qui laisserait à penser que l'accord de La Mecque pourrait saborder le sommet tripartite programmé entre la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.


Feuille de route

Jeudi soir, le Département d'Etat a fait une déclaration prudente, évitant tout jugement sur cet accord, expliquant que les responsables n'avaient pas encore eu sous les yeux les détails que ce soit sur la composition du gouvernement ou le programme politique de ce nouveau cabinet d'union nationale. "Nous restons attachés à la vision du président (George W. Bush) de deux Etats démocratique, Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la pais et la sécurité, et nous restons attachés à la 'feuille de route' comme le moyen d'avancer vers cet objectif", a déclaré Gonzalo Gallegos, le porte-parole du Département d'Etat.


"Israël attend du nouveau"

"Israël attend du nouveau". C'est en ses termes que s'est exprimée une porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert. Le cabinet palestinien d'union nationale appelé à être créé après l'accord signé jeudi soir à La Mecque par les chefs du Hamas et du Fatah devra respecter les principes posés par la communauté internationale, a-t-elle indiqué.
"Israël attend du nouveau cabinet palestinien qu'il respecte les trois principes posés par la communauté internationale", a affirmé Miri Eisin.
"Selon ces trois principes, ce cabinet devra renoncer à la violence, reconnaître Israël, et reconnaître les accords signés entre Israël et les Palestiniens", a-t-elle ajouté.


La "stabilisation" selon Moscou


La Russie a salué l'accord entre les mouvements palestiniens Fatah et Hamas sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, y voyant un pas vers une "stabilisation" de la situation dans les territoires palestiniens.
"Moscou salue l'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine, cité par les agences russes Interfax et Itar-Tass.
"Nous estimons que seule une telle voie peut conduire à la stabilisation dans les territoires palestiniens et autour d'eux", a-t-il ajouté, selon Itar-Tass.