Nos écoles manquent d’air
BRUXELLES Nos écoles manquent d'air. Traduisez : de bon air. Et cela expliquerait en partie pourquoi les enfants sont en manque de concentration, si pas malades ou fatigués, avec les conséquences prévisibles sur leurs résultats scolaires. C'est le constat du magazine Test-Santé au terme d'une enquête dans 20 écoles du pays. Chaque fois, la qualité de l'air, la température, l'humidité et la teneur en plomb des robinets ont été passées au crible. La présence de radon, un gaz radioactif, a également été mesurée. Cela a été fait dans les classes, les gymnases et les réfectoires en février et mars derniers.
Les établissements ont été choisis sur base volontaire, avec promesse de confidentialité. Test-Santé refuse donc de les nommer. "Mais toutes ont été averties des résultats les concernant ", assure Jean-Philippe Ducart, porte-parole.
L'enquête débouche sur des constats peu rassurants. La présence de CO2 est ainsi beaucoup trop élevée dans 47 des 60 locaux visités. C'est partiellement dû au surpeuplement des classes, mais aussi aux économies d'énergie ayant débouché sur des aérations trop peu fréquentes des locaux.
Certaines activités libèrent en outre des composants dangereux pour la santé. C'est le cas de colles ou de peintures correctrices contenant des composants organiques volatils, comme le benzène ou le toluène. Une fois inhalés, ils peuvent être source de maux de tête, de vertiges ou d'irritation des yeux.
La mauvaise aération des locaux provoque aussi des moisissures et l'apparition d'acariens, sources d'allergies. Dans quelques écoles, l'eau du robinet contenait par ailleurs trop de plomb, ce qui peut déboucher sur des troubles neuropsychologiques. Dans cinq établissements, les normes européennes (valables à partir de 2013) étaient dépassées, même très fortement dans deux cas.
Face à ces constats, le cabinet de Marie Arena (PS) renvoyait hier vers celui de la ministre de la Santé, Catherine Fonck (CDH). "La ministre lance un appel au bon sens ", explique le porte-parole de cette dernière. "Dans les écoles, il faut aérer de temps en temps, comme on le fait chez soi ."
Le même rappelle que, l'an passé, un appel à mieux calfeutrer les classes avait été lancé pour faire face à la flambée des prix de l'énergie. Un appel lancé alors par... Marie Arena.
Catherine Fonck suggère d'ailleurs à cette dernière l'envoi d'une circulaire commune invitant PO et PSE (la médecine scolaire) à prendre connaissance de l'enquête de Test-Santé.