Le « sentiment de crainte  » de Delperée

BRUXELLES Il le reconnaît : il était, jusqu'alors, résolument optimiste sur l'avenir du pays. On serait même tenté d'y changer résolument par indécrotablement . Pourtant, Francis Delperée (CDH) le concède : il "ne peut cacher aujourd'hui un sentiment de crainte " Il l'argumente en long et en large dans le nouveau livre qu'il sort aux éditions Luc Pire. Il est consacré, vous l'aurez deviné, à l'évolution du pays, qu'il sent "à un moment charnière de son histoire ". "Il ne faut pas vivre ensemble pour vivre ensemble ", explique le constitutionnaliste. "Il faut le faire s'il y a des raisons de le faire. Le projet politique de demain ne revient pas à organiser un Etat plus ou moins fédéral. Les institutions, ce sont les moyens pour atteindre un objectif... " Le professeur retraité passe en revue une série de scénarios qu'il refuse. Cela va du divorce au confédéralisme, en passant par la cogestion ou le district européen bruxellois. Pour lui, il n'y aura d'avenir que s'il y a respect du pacte fédéral, mais "sans entourloupette et sans restriction mentale ". Car" la Belgique est un Etat fédéral. Et elle doit le rester, ferait-on bien d'ajouter. Les élus de la Nation devraient y penser en prêtant le serment constitutionnel. Tout le reste est littérature, souvent de mauvais goût... " Les réformes institutionnelles incessantes sont loin d'avoir sa préférence, tant il est vrai qu'"aucun organisme vivant ne peut résister à ces thérapies de choc à répétition ". Quant au pacte fédéral évoqué, tel qu'il le voit, il devrait au moins conserver un système de solidarité sociale performant, et ce entre tous les Belges. Mais avant tout, ces Belges, ils doivent "découvrir de nouvelles façons de vivre ensemble ". La Belgique, un projet d'avenir ? Francis Delperée, éd. Luc Pire, 14 €