Le premier ministre ivoirien échappe à un attentat

Une attaque a été lancée contre l'avion du Premier ministre ivoirien Guillaume Soro vendredi pendant qu'il atterrissait à l'aéroport de Bouaké, dans le centre, faisant quatre morts dans la délégation mais épargnant Guillaume Soro lui-même, a annoncé son conseiller spécial. Soro est "indemne et en sécurité", a annoncé en début d'après-midi la télévision publique. Au moins cinq autres personnes ont par ailleurs été grièvement blessées. L'appareil du ministre a été attaqué par des tirs de fusils d'assaut Kalachnikov et de roquettes. Les forces de sécurité protégeant le Premier ministre ont ensuite répliqué par des tirs afin de sécuriser le périmètre de l'aéroport.

Les tirs ont finalement cessé vendredi midi à Bouaké. "La zone a été reprise en main par les FN" (Forcezs nouvelles, ex-rebelles), ont indiqué des sources ivoirienne et occidentale. "Cela semblerait montrer qu'il s'agissait d'une attaque isolée. Mais cela peut repartir", ont-elles ajouté. Les accès à la ville de Bouaké ont été fermés à la suite de l'attentat. Guillaume Soro devait présider dans la journée une cérémonie de lancement du redéploiement de l'administration judiciaire, amenant avec lui une quinzaine de magistrats concernés.

Processus de paix menacé ?

Le redéploiement de l'administration dans le nord rebelle est l'un des principaux volets du processus de paix visant à réunifier le pays. A Abidjan, la présidence, les services du Premier ministre et les forces de sécurité étaient en alerte. A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a condamné vendredi ce "lâche attentat" et immédiatement appelé à la poursuite du processus de paix.

Cette attaque porte un coup au climat de réconciliation dans le pays, depuis la signature de l'accord de paix du 4 mars entre le président Laurent Gbagbo et son ancien ennemi Guillaume Soro, chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN) nommé Premier ministre début avril. Plusieurs journaux ivoiriens se sont fait régulièrement l'écho depuis de l'insatisfaction d'une partie de la rébellion, qui accuserait Guillaume Soro d'avoir trahi la cause des rebelles pour s'allier avec le président.