Le parlement en otage

NAMUR De nombreux députés attendaient la présence du député PS Jean-Claude Van Cauwenberghe lors de la séance au Parlement wallon sur la proposition de décret qui modifie le code de la démocratie locale pour sortir Charleroi de la crise. Cette proposition de décret a toutefois été approuvée sans lui puisqu'il se trouvait à l'étranger. Premier fait de la journée, le ministre des Affaires intérieures, Courard, a dit assumer les reproches faits à la réforme qu'il a entreprise en 2005 : "Il faut toutefois être de bon compte. Il était difficilement prévisible en écrivant le texte de penser que la situation de Charleroi arriverait un jour. Si c'est ça le reproche que l'on me fait, je suis prêt à l'accepter". Des propos qui n'ont pas convaincu Marcel Cheron, Écolo : "Il y a eu une instrumentalisation du Parlement wallon. Le PS a une lourde responsabilité dans l'échec carolo. Par ailleurs, il est temps de se pencher sur la formation des élus ". Serge Kubla, chef de groupe MR, n'a pas caché que "le CDH a pris le PS par le cou. On a été face à un Parlement pris en otage. C'est du bidouillage. Vous faites du sur-mesure pour une situation alors qu'il y avait une solution : le retour aux élections. Cela, personne n'ose". Du côté de la majorité PS, l'hypothèse de nouvelles élections n'a pas été retenue. "Organiser maintenant de nouvelles élections, Charleroi ne mérite pas ça" , note M. Bayenet. Enfin, le chef de groupe Michel de Lamotte, CDH, a réfuté les accusations selon lesquelles il a échangé son soutien à la proposition de décret contre l'octroi du poste de bourgmestre de Charleroi à Jean-Jacques Viseur. "Aucun accord n'existait à Charleroi." Il n'a pas paru convaincre l'assemblée. Enfin, il a évoqué une situation similaire à Bruxelles à Uccle en 2000.