Le CICR dénonce les exactions de la junte birmane
Sur un ton exceptionnellement virulent, le président du CICR Jakob Kellenberger a accusé vendredi les forces armées de Birmanie d'obliger des milliers de prisonniers à travailler comme porteurs de l'armée jusqu'à épuisement. Une pratique qu'il a qualifiée de «particulièrement dégoûtante».
«Cette pratique institutionnalisée et répandue conduit fréquemment à des abus envers les détenus et les expose aux dangers du conflit armé», relève le CICR.
Selon des enquêtes menées par le CICR entre 2000 et 2005, des porteurs sont assassinés, d'autres sont «poussés en avant dans les champs de mines, et sont ainsi utilisés comme des nettoyeurs de mines humains», a-t-il expliqué lors d'une rencontre avec la presse.
Outre l'utilisation «continuelle» de détenus comme porteurs, le président du CICR a dénoncé les «immenses souffrances» infligées par les autorités à des «milliers de personnes» vivant dans les régions où le régime militaire se bat contre des groupes ethniques rebelles.
L'organisation humanitaire a ainsi relevé des violences répétées contre des hommes, des femmes et des enfants de communautés implantées le long de la frontière thaïlandaise, y compris des meurtres, des arrestations arbitraires et des destructions «à large échelle» de réserves de nourriture.
Le comportement de l'armée birmane provoque un sentiment de «peur constante» parmi la population et a forcé des milliers de personnes à fuir leurs domiciles.
«Les violations (des droits de l'homme et du droit humanitaire sont très graves et sont systématiques», a insisté M. Kellenberger.
La junte birmane a constamment fait la sourde oreille aux demandes du CICR de discuter de la situation et «l'impasse avec les autorités a conduit le CICR à adopter une démarche exceptionnelle, à savoir rendre publiques ses préoccupations».
«Le moyen privilégié utilisé par l'institution pour obtenir des résultats reste le dialogue confidentiel et bilatéral», a rappelé M. Kellenberger.
«Toutefois, cela suppose que les parties à un conflit sont disposées à entamer une discussion approfondie et à prendre en compte les recommandations du CICR», a expliqué le président du CICR.
M. Kellenberger espère que la junte militaire va engager à présent un vrai dialogue avec le CICR. Mais il y a aussi un risque que la Croix Rouge internationale soit expulsée du pays, a-t-il reconnu. Déjà, la plupart des bureaux du CICR sont fermés. Dans les faits, l'organisation humanitaire ne peut plus travailler qu'autour de Rangoun et Mandalay et son personnel est confronté à des restrictions de mouvement qui entravent la livraison de l'aide humanitaire.
Depuis la fin 2005, la Birmanie a interdit au CICR de mener des visites dans les prisons. Lorsque l'organisation pouvait se rendre dans les centres de détention les taux de mortalité étaient divisés par deux, a révélé M. Kellenberger.
Au moins, «je ne pense pas que (le CICR) peut être utilisé comme feuille de vigne, au moins à partir de maintenant... C'était l'un de mes soucis», a-t-il dit aux journalistes. «Nous ne sommes pas prêts à faire des concessions, a-t-il insisté.
La Birmanie, l'un des pays les plus reclus au monde, est dirigée par des juntes militaires depuis 1962.
«Cette pratique institutionnalisée et répandue conduit fréquemment à des abus envers les détenus et les expose aux dangers du conflit armé», relève le CICR.
Selon des enquêtes menées par le CICR entre 2000 et 2005, des porteurs sont assassinés, d'autres sont «poussés en avant dans les champs de mines, et sont ainsi utilisés comme des nettoyeurs de mines humains», a-t-il expliqué lors d'une rencontre avec la presse.
Outre l'utilisation «continuelle» de détenus comme porteurs, le président du CICR a dénoncé les «immenses souffrances» infligées par les autorités à des «milliers de personnes» vivant dans les régions où le régime militaire se bat contre des groupes ethniques rebelles.
L'organisation humanitaire a ainsi relevé des violences répétées contre des hommes, des femmes et des enfants de communautés implantées le long de la frontière thaïlandaise, y compris des meurtres, des arrestations arbitraires et des destructions «à large échelle» de réserves de nourriture.
Le comportement de l'armée birmane provoque un sentiment de «peur constante» parmi la population et a forcé des milliers de personnes à fuir leurs domiciles.
«Les violations (des droits de l'homme et du droit humanitaire sont très graves et sont systématiques», a insisté M. Kellenberger.
La junte birmane a constamment fait la sourde oreille aux demandes du CICR de discuter de la situation et «l'impasse avec les autorités a conduit le CICR à adopter une démarche exceptionnelle, à savoir rendre publiques ses préoccupations».
«Le moyen privilégié utilisé par l'institution pour obtenir des résultats reste le dialogue confidentiel et bilatéral», a rappelé M. Kellenberger.
«Toutefois, cela suppose que les parties à un conflit sont disposées à entamer une discussion approfondie et à prendre en compte les recommandations du CICR», a expliqué le président du CICR.
M. Kellenberger espère que la junte militaire va engager à présent un vrai dialogue avec le CICR. Mais il y a aussi un risque que la Croix Rouge internationale soit expulsée du pays, a-t-il reconnu. Déjà, la plupart des bureaux du CICR sont fermés. Dans les faits, l'organisation humanitaire ne peut plus travailler qu'autour de Rangoun et Mandalay et son personnel est confronté à des restrictions de mouvement qui entravent la livraison de l'aide humanitaire.
Depuis la fin 2005, la Birmanie a interdit au CICR de mener des visites dans les prisons. Lorsque l'organisation pouvait se rendre dans les centres de détention les taux de mortalité étaient divisés par deux, a révélé M. Kellenberger.
Au moins, «je ne pense pas que (le CICR) peut être utilisé comme feuille de vigne, au moins à partir de maintenant... C'était l'un de mes soucis», a-t-il dit aux journalistes. «Nous ne sommes pas prêts à faire des concessions, a-t-il insisté.
La Birmanie, l'un des pays les plus reclus au monde, est dirigée par des juntes militaires depuis 1962.