L’important, c’est la chose…

BRUXELLES " Si c'est pour un 4+2, nous préférerons l'opposition. Si c'est une tripartite francophone, on jugera au contenu du programme..." En deux phrases, ce cacique a résumé la position du MR, hier. Le président du parti, Didier Reynders, avait pris soin de la refaire valider par ses parlementaires, en matinée. Et elle est relativement simple. L'idée d'une union des quatre partis francophones y a été rejetée, dit-on, à l'unanimité. Pourquoi ? Parce qu'un tel gouvernement réformerait l'Etat surtout grâce à des voix francophones, et que tout le socio-économique serait, selon le MR, à oublier. Mais le parti pourrait aussi craindre que Guy Verhofstadt, qui a joué perso ces derniers jours, fasse tout pour acheter une réforme de l'Etat aux francophones contre des mesures de gauche. Et si c'est une tripartite ? Les libéraux francophones semblent, alors, prêts à discuter sans exclusives même s'ils aimeraient qu'Ecolo en soit, au lieu du PS ou du CDH. Côté officiel, Didier Reynders a d'ailleurs répété hier que la balle était dans le camp de Guy Verhofstadt, dont il attend des propositions. Baisse de la fiscalité pour les bas et moyens revenus, égalisation des minima des indépendants, suppression de la cotisation de solidarité sur les pensions et amélioration des soins de santé figurent en bonne place dans les mesures que les libéraux veulent voir figurer dans un programme de majorité. Bref, la balle est dans le camp du Gantois, dont tous les partenaires attendent une initiative ce samedi. Elio Di Rupo (PS), lui aussi, lui a demandé de réunir tous les partis démocratiques intéressés. Et en coulisses ? Les vives tensions intrafrancophones seraient lentement entrées en phase d'atterrissage. Des contacts au sommet ont en tout cas eu lieu ce vendredi, laissant présumer une possibilité de se retrouver bientôt autour d'une table. Pour conclure rapidement ? Les espoirs divergent. Guy Verhofstadt rêve toujours de conclure avant Noël. Mais l'insistance sur le contenu du programme émise par le MR laisse présager des discussions encore assez longues. Avec Verhofstadt III en bout de course ? Même cela n'est plus très sûr. Tant au MR qu'au VLD, on pourrait faire payer son jeu personnel au Gantois en mettant sur orbite... Yves Leterme.