L’éleveur maltraitait son bétail

ARLON 4.125 euros d'amende ferme et l'interdiction d'élever pendant trois ans des bovins et/ou ovins. Avec un sursis de trois ans à cette interdiction. À condition que le prévenu se soumette à un contrôle sanitaire de son exploitation. Les avertissements n'avaient pourtant pas manqué chez cet éleveur installé dans la région d'Arlon. Entre 2000 et 2006, l'inspection vétérinaire a constaté de multiples carences dans le cheptel. Des bovins dans un état de maigreur extrême, couverts de boue et d'excréments. Des vaches sous-alimentées, non abreuvées et porteuses de la gale. Des bovins pataugeant dans leurs déjections. Près de 40 bovins, soit 70 % du cheptel, ont ainsi été retrouvés morts dans des conditions d'hygiène catastrophiques. L'éleveur reconnaît une partie des faits qui lui sont reprochés, expliquant gérer seul l'exploitation. "Je ne nie pas les problèmes d'hygiène. Mais les animaux n'ont pas manqué de nourriture ni d'eau. Les vaches ont été empoisonnées accidentellement avec de l'if qui se trouvait dans mon jardin et qu'elles ont mangé en passant la clôture." Le ministère public avait requis une amende de 5.500 € et l'interdiction définitive de détenir des bovins et des ovins. "La nouvelle loi, sans effets rétroactifs, prévoit une peine de prison. Vous êtes sous le coup de l'ancienne loi se limite à des amendes", précise le substitut Rousseaux. Le tribunal correctionnel, présidé par le juge Snyers, estime que "malgré les nombreux avertissements, le prévenu a laissé dépérir son bétail. Le laissant souffrir, agoniser et mourir dans des conditions atroces et inacceptables. Faute de les avoir nourris, abreuvés et soignés comme il aurait dû le faire. La passivité du prévenu est d'autant plus inadmissible que, voyant son cheptel ainsi dépérir, il n'a jamais jugé utile d'intervenir pour prodiguer le minimum de soins nécessaires." L'éleveur n'a plus de bovins mais vit de la culture. De son élevage de poules et de la vente des oeufs sur les marchés.