Conté va nommer un Premier ministre de consensus en Guinée
Il est prêt à écouter le peuple. Il est même d'accord sur le fait que, si le peuple en souhaite un, il y ait un nouveau Premier ministre, a déclaré à Reuters le pasteur Etienne Leno, l'un des ecclésiastiques qui ont rencontré mercredi Conté. "Maintenant, il nous reste à trouver un candidat crédible", a-t-il ajouté.
Des ecclésiastiques jouant le rôle de médiateurs ont organisé une réunion avec les dirigeants syndicaux pour faire part de l'offre de Conté destinée à mettre un terme au mouvement de grève générale marqué par des violences qui ont fait une quarantaine de morts ces derniers jours.
"Le président a accepté de nommer un Premier ministre. Maintenant ils vont continuer de discuter les autres points", a dit une personnalité de la société civile présente à la réunion avec les dirigeants syndicaux.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat de recueillir la réaction des organisateurs de la grève.
Le mouvement de protestation, lancé il y a deux semaines, a provoqué un arrêt des chargements de bauxite, dont la Guinée est le premier exportateur mondial, et des pénuries alimentaires à Conakry, où les marchés et les banques sont fermés.
Les responsables des organisations syndicales estiment que le président Lansana Conté, septuagénaire diabétique à la santé fragile, n'est plus en état de gouverner le pays et ils réclament son départ.
Mais l'épouse du chef de l'Etat, Henriette, a réussi mardi soir à les convaincre de reprendre les négociations avec le gouvernement.
AFFILIATIONS CLANIQUES
Aucune personnalité ne s'impose de prime abord pour occuper le poste de Premier ministre de consensus et des diplomates affirment que tout candidat aura du mal à dénouer la crise politique tant que la famille Conté continue de se mêler des affaires gouvernementales.
Le retour à la négociation marque un tournant. Les syndicats avaient déclaré en début de semaine qu'il leur était impossible de discuter avec un gouvernement qui a fait donner lundi l'armée et la police contre des manifestants désarmés.
Cette journée, la plus sanglante depuis le début du mouvement de protestation, a fait au moins 33 morts et plus de 150 blessés dans la capitale, selon un bilan établi auprès des hôpitaux et des morgues.
Les mesures de sécurité restaient très strictes mercredi autour de Conakry, mais à la suite d'un appel au calme et de l'ouverture de négociations, davantage de personnes s'aventuraient dans les rues.
"On est fatigués. Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité, il n'y a rien à manger", déplorait Amadou Touré, un chauffeur de taxi de 32 ans qui, avec d'autres, patientait depuis l'aube à l'une des rares pompes à essence ouvertes pour faire le plein.
Le régime de Conté, basé sur des affiliations claniques, est soutenu par l'armée depuis qu'il s'est emparé du pouvoir en 1984 à la faveur d'un coup d'Etat militaire. Conté n'a laissé entrevoir aucune intention de céder le pouvoir.
Or, des diplomates doutent que la seule nomination d'un nouveau Premier ministre sera à même de régler la crise politique.
La gestion de la crise par les forces de sécurité, ajoutent-ils, constitue un grave retour en arrière pour la Guinée, un mois seulement après que l'Union européenne a repris le versement de son aide en notant, à l'époque, des progrès en matière de réformes démocratiques.
Louis Michel, le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire, a exhorté toutes les parties à respecter la loi et il les a invitées au dialogue.
Les Nations unies et l'Union africaine ont critiqué le recours à la force par les autorités.
Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont de leur côté décidé la semaine dernière d'envoyer une mission de haut niveau en Guinée pour y pousser à la négociation.
Des ecclésiastiques jouant le rôle de médiateurs ont organisé une réunion avec les dirigeants syndicaux pour faire part de l'offre de Conté destinée à mettre un terme au mouvement de grève générale marqué par des violences qui ont fait une quarantaine de morts ces derniers jours.
"Le président a accepté de nommer un Premier ministre. Maintenant ils vont continuer de discuter les autres points", a dit une personnalité de la société civile présente à la réunion avec les dirigeants syndicaux.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat de recueillir la réaction des organisateurs de la grève.
Le mouvement de protestation, lancé il y a deux semaines, a provoqué un arrêt des chargements de bauxite, dont la Guinée est le premier exportateur mondial, et des pénuries alimentaires à Conakry, où les marchés et les banques sont fermés.
Les responsables des organisations syndicales estiment que le président Lansana Conté, septuagénaire diabétique à la santé fragile, n'est plus en état de gouverner le pays et ils réclament son départ.
Mais l'épouse du chef de l'Etat, Henriette, a réussi mardi soir à les convaincre de reprendre les négociations avec le gouvernement.
AFFILIATIONS CLANIQUES
Aucune personnalité ne s'impose de prime abord pour occuper le poste de Premier ministre de consensus et des diplomates affirment que tout candidat aura du mal à dénouer la crise politique tant que la famille Conté continue de se mêler des affaires gouvernementales.
Le retour à la négociation marque un tournant. Les syndicats avaient déclaré en début de semaine qu'il leur était impossible de discuter avec un gouvernement qui a fait donner lundi l'armée et la police contre des manifestants désarmés.
Cette journée, la plus sanglante depuis le début du mouvement de protestation, a fait au moins 33 morts et plus de 150 blessés dans la capitale, selon un bilan établi auprès des hôpitaux et des morgues.
Les mesures de sécurité restaient très strictes mercredi autour de Conakry, mais à la suite d'un appel au calme et de l'ouverture de négociations, davantage de personnes s'aventuraient dans les rues.
"On est fatigués. Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité, il n'y a rien à manger", déplorait Amadou Touré, un chauffeur de taxi de 32 ans qui, avec d'autres, patientait depuis l'aube à l'une des rares pompes à essence ouvertes pour faire le plein.
Le régime de Conté, basé sur des affiliations claniques, est soutenu par l'armée depuis qu'il s'est emparé du pouvoir en 1984 à la faveur d'un coup d'Etat militaire. Conté n'a laissé entrevoir aucune intention de céder le pouvoir.
Or, des diplomates doutent que la seule nomination d'un nouveau Premier ministre sera à même de régler la crise politique.
La gestion de la crise par les forces de sécurité, ajoutent-ils, constitue un grave retour en arrière pour la Guinée, un mois seulement après que l'Union européenne a repris le versement de son aide en notant, à l'époque, des progrès en matière de réformes démocratiques.
Louis Michel, le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire, a exhorté toutes les parties à respecter la loi et il les a invitées au dialogue.
Les Nations unies et l'Union africaine ont critiqué le recours à la force par les autorités.
Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont de leur côté décidé la semaine dernière d'envoyer une mission de haut niveau en Guinée pour y pousser à la négociation.