Algérie : Ouverture hier du procès Khalifa
La grande salle d’audience s’est avérée exiguë et contenait difficilement les quelque quatre à cinq cents personnes, entre avocats, policiers, témoins, accusés et gens de la presse. Bien que pour y entrer, il fallait être muni d’un badge, il y avait quand même grand monde. En effet, c’est une affaire qui va mettre au premier plan 104 prévenus dont 7 sont incarcérés et une trentaine ont fait l’objet d’une « prise de corps », c’est-à-dire qu’ils ont passé la nuit en prison pour être présentés à l’audience.
Des noms de beaucoup de responsables ont été cités, soit en tant que prévenu, témoin ou partie civile. La figure la plus en vue était sans conteste M. Medelci, ministre des Finances, qui a été cité comme témoin. La cour était composée de Mme Brahimi, une juge spécialisée dans les affaires d’escroquerie, assistée de Boukhari et Abdelli.
A partir de 9 h 30 donc de ce matin du 8 janvier 2007, le procès a commencé par l’appel des 104 prévenus dont dix étaient absents - sept parmi ces derniers sont déclarés en état de fuite - et la constitution des avocats qui dépassent la centaine, parmi eux des ténors du barreau, comme Mes Brahimi et Ksentini.
Quelque 280 témoins et 120 organismes et personnes physiques
Après cela, la juge a procédé à l’appel de quelque 280 témoins, parmi lesquels figurent des membres du gouvernement, un ancien ministre et plusieurs personnalités. Parmi ces derniers, l’on cite le ministre des Finances, Medelci, le ministre délégué chargé de la Réforme financière, Karim Djoudi, le ministre d’Etat et président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Boudjerra Soltani (absent à l’audience), Sidi Saïd, le patron de l’UGTA (absent à l’audience), Abdelmadjid Tebboune, ex-ministre de l’Habitat, M. Laksaci, actuel gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Raouraoua, ex-président de la FAF, la star Lakhdar Belloumi, Hannachi Mohand Chérif, président de la JSK ainsi que Allik, celui de l’USMA, le directeur général de la Sonelgaz, Bouterfa Noureddine et l’ancien directeur général de l’AADL, Bounafaâ Lazhar. Plusieurs représentants des médias étrangers, comme la BBC, El Arrabiya, El Horra, ainsi que ceux de la presse écrite étaient présents pour couvrir cet événement.
Côté partie civile, la juge a prononcé les noms de quelque 120 organismes et personnes physiques qui ont déclaré avoir subi un dommage de la part de Khalifa Bank. Il s’agit des agences de wilayas de l’OPGI, la Fédération nationale de la Sûreté nationale (syndicat), l’Entreprise du Port d’Oran, l’Institut Pasteur, l’Algérienne des Eaux, la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN), le président de l’association du téléthon des inondations de Bab El-Oued, le holding Sonatrach des services pétroliers, la Banque d’Algérie, la CNAS, la CASNOS et la Société du Métro d’Alger.
Avant la clôture de la séance du matin, vers 13 h 10, la juge a demandé à la défense de présenter ses témoins. Plusieurs avocats ont réclamé la présence comme témoin de l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, mais la juge a répondu que : « puisque le nom de M. Ouyahia n’est cité en aucune manière dans le dossier, je ne vois pas pourquoi je l’aurai convoqué. Mais s’il s’avère que son témoignage peut nous aider, de quelque manière que ce soit, eh bien il viendra, car nul n’est au-dessus de la justice ».
1 milliard de dollars détournés
Pour les avocats présents à l’audience, « le procès a été mené de main de maître par la juge et nous n’avons rien à dire au contraire, nous sommes sûrs qu’il sera juste et équitable et nous nous entendons très bien avec les juges ». Pour Me Brahimi : « C’est une affaire assez complexe, mais la juge est capable de la mener à bien, mais il faudra 3 semaines pour que le procès soit clos ». En ce qui concerne le montant détourné, la plupart des avocats, tant de la défense que de la partie civile, l’estiment à moins d’un milliard de dollars.
L’après-midi a été consacrée à la formation de la composante du tribunal et aux dernières retouches. Juste après cela, le greffier de la cour entama la lecture de l’arrêt de renvoi, document de près d’un millier de pages, comportant tout ce qui a trait à l’affaire. Parmi les noms des accusés cités par le greffier, nous retrouvons outre Abdelmoumène Khalifa, celui d’Ighil Meziane, ancien joueur et entraîneur de l’équipe nationale, l’ex-directeur de l’école de police d’Aïn Benian, l’ex-directeur de l’agence BDL de Staouéli, l’ex-directeur des abattoirs d’Hussein Dey. Egalement accusés, les hauts responsables de la banque Khalifa, les anciens directeurs des agences de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de plusieurs wilayas et les directeurs généraux d’organismes nationaux (Société nationale de prospection, Société nationale de géophysique, CNAS, CASNOS, Caisse nationale d’allocation chômage et Caisse des retraites) et des responsables syndicaux.
L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie Abdelouahab Keramane, son frère Abdennour (ancien ministre) et sa nièce, ex-responsable de Khalifa Airways, également accusés, ne se sont pas présentés lundi au tribunal de Blida. « Les trois absents ont la journée d’aujourd’hui pour se présenter », a précisé la juge. Le commissaire divisionnaire, Belarbi Salah Hamdane, président du département santé à la Direction générale de la Sûreté nationale, qui comparaît également dans cette affaire, ainsi que le directeur général de Saidal, Ali Aoun, ont été également cités.
D’après l’arrêt de renvoi, Khalifa a usé de stratagèmes et de faux documents (de faux actes de propriété) pour bénéficier d’un prêt de 96 milliards de centimes de la BDL de Staouéli, avec la complicité de son directeur, lequel fut limogé par la suite et recruté au sein de Khalifa Bank. Le patron du groupe employa cet argent pour créer sa banque, incita, avec l’aide de l’ex-directeur de l’OPGI de Blida, plusieurs directeurs d’OPGI à déposer l’argent des offices publics dans sa banque. D’autres directeurs d’entreprises nationales firent de même, moyennant des prêts que les intéressés venaient retirer de la banque Khalifa en présentant juste une feuille de papier portant le montant et la griffe de Moumène Khalifa. Les montants de ces prêts allaient de 20 millions de centimes à plus de 2 milliards 500 millions de centimes.
Pour ce qui est de la conduite du procès, la juge a affirmé qu’elle commencera par le début, c’est-à-dire en 1998, lors de la création de la banque, afin de connaître tout ce qui a accompagné la création et le fonctionnement de la banque.
Des noms de beaucoup de responsables ont été cités, soit en tant que prévenu, témoin ou partie civile. La figure la plus en vue était sans conteste M. Medelci, ministre des Finances, qui a été cité comme témoin. La cour était composée de Mme Brahimi, une juge spécialisée dans les affaires d’escroquerie, assistée de Boukhari et Abdelli.
A partir de 9 h 30 donc de ce matin du 8 janvier 2007, le procès a commencé par l’appel des 104 prévenus dont dix étaient absents - sept parmi ces derniers sont déclarés en état de fuite - et la constitution des avocats qui dépassent la centaine, parmi eux des ténors du barreau, comme Mes Brahimi et Ksentini.
Quelque 280 témoins et 120 organismes et personnes physiques
Après cela, la juge a procédé à l’appel de quelque 280 témoins, parmi lesquels figurent des membres du gouvernement, un ancien ministre et plusieurs personnalités. Parmi ces derniers, l’on cite le ministre des Finances, Medelci, le ministre délégué chargé de la Réforme financière, Karim Djoudi, le ministre d’Etat et président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Boudjerra Soltani (absent à l’audience), Sidi Saïd, le patron de l’UGTA (absent à l’audience), Abdelmadjid Tebboune, ex-ministre de l’Habitat, M. Laksaci, actuel gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Raouraoua, ex-président de la FAF, la star Lakhdar Belloumi, Hannachi Mohand Chérif, président de la JSK ainsi que Allik, celui de l’USMA, le directeur général de la Sonelgaz, Bouterfa Noureddine et l’ancien directeur général de l’AADL, Bounafaâ Lazhar. Plusieurs représentants des médias étrangers, comme la BBC, El Arrabiya, El Horra, ainsi que ceux de la presse écrite étaient présents pour couvrir cet événement.
Côté partie civile, la juge a prononcé les noms de quelque 120 organismes et personnes physiques qui ont déclaré avoir subi un dommage de la part de Khalifa Bank. Il s’agit des agences de wilayas de l’OPGI, la Fédération nationale de la Sûreté nationale (syndicat), l’Entreprise du Port d’Oran, l’Institut Pasteur, l’Algérienne des Eaux, la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN), le président de l’association du téléthon des inondations de Bab El-Oued, le holding Sonatrach des services pétroliers, la Banque d’Algérie, la CNAS, la CASNOS et la Société du Métro d’Alger.
Avant la clôture de la séance du matin, vers 13 h 10, la juge a demandé à la défense de présenter ses témoins. Plusieurs avocats ont réclamé la présence comme témoin de l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, mais la juge a répondu que : « puisque le nom de M. Ouyahia n’est cité en aucune manière dans le dossier, je ne vois pas pourquoi je l’aurai convoqué. Mais s’il s’avère que son témoignage peut nous aider, de quelque manière que ce soit, eh bien il viendra, car nul n’est au-dessus de la justice ».
1 milliard de dollars détournés
Pour les avocats présents à l’audience, « le procès a été mené de main de maître par la juge et nous n’avons rien à dire au contraire, nous sommes sûrs qu’il sera juste et équitable et nous nous entendons très bien avec les juges ». Pour Me Brahimi : « C’est une affaire assez complexe, mais la juge est capable de la mener à bien, mais il faudra 3 semaines pour que le procès soit clos ». En ce qui concerne le montant détourné, la plupart des avocats, tant de la défense que de la partie civile, l’estiment à moins d’un milliard de dollars.
L’après-midi a été consacrée à la formation de la composante du tribunal et aux dernières retouches. Juste après cela, le greffier de la cour entama la lecture de l’arrêt de renvoi, document de près d’un millier de pages, comportant tout ce qui a trait à l’affaire. Parmi les noms des accusés cités par le greffier, nous retrouvons outre Abdelmoumène Khalifa, celui d’Ighil Meziane, ancien joueur et entraîneur de l’équipe nationale, l’ex-directeur de l’école de police d’Aïn Benian, l’ex-directeur de l’agence BDL de Staouéli, l’ex-directeur des abattoirs d’Hussein Dey. Egalement accusés, les hauts responsables de la banque Khalifa, les anciens directeurs des agences de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de plusieurs wilayas et les directeurs généraux d’organismes nationaux (Société nationale de prospection, Société nationale de géophysique, CNAS, CASNOS, Caisse nationale d’allocation chômage et Caisse des retraites) et des responsables syndicaux.
L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie Abdelouahab Keramane, son frère Abdennour (ancien ministre) et sa nièce, ex-responsable de Khalifa Airways, également accusés, ne se sont pas présentés lundi au tribunal de Blida. « Les trois absents ont la journée d’aujourd’hui pour se présenter », a précisé la juge. Le commissaire divisionnaire, Belarbi Salah Hamdane, président du département santé à la Direction générale de la Sûreté nationale, qui comparaît également dans cette affaire, ainsi que le directeur général de Saidal, Ali Aoun, ont été également cités.
D’après l’arrêt de renvoi, Khalifa a usé de stratagèmes et de faux documents (de faux actes de propriété) pour bénéficier d’un prêt de 96 milliards de centimes de la BDL de Staouéli, avec la complicité de son directeur, lequel fut limogé par la suite et recruté au sein de Khalifa Bank. Le patron du groupe employa cet argent pour créer sa banque, incita, avec l’aide de l’ex-directeur de l’OPGI de Blida, plusieurs directeurs d’OPGI à déposer l’argent des offices publics dans sa banque. D’autres directeurs d’entreprises nationales firent de même, moyennant des prêts que les intéressés venaient retirer de la banque Khalifa en présentant juste une feuille de papier portant le montant et la griffe de Moumène Khalifa. Les montants de ces prêts allaient de 20 millions de centimes à plus de 2 milliards 500 millions de centimes.
Pour ce qui est de la conduite du procès, la juge a affirmé qu’elle commencera par le début, c’est-à-dire en 1998, lors de la création de la banque, afin de connaître tout ce qui a accompagné la création et le fonctionnement de la banque.